mercredi 11 novembre 2009

Dominique Petry Amiel, Architecte


- 4 octobre 1940 naissance à Dax et enfance à Paris
- 4 octobre 1959 entre aux Beaux Arts à Paris, croise Franck Lloyd Wright
- Juillet 1966 Architecte, émigre au Canada, professeur d’architecture à Québec, Univ. Laval
- Juillet 1967 part à Boston collaborateur de J.L. Sert, doyen d’Harvard
- 1973 retour en France, s’installe à La Gaude, Alpes Maritimes
- 1980 rencontre Rémi Alexandre
- 1990 création des Conspiratifs à Nice
- 1992 Gare TGV à Séville-Expo
- 1995 Ecole à Briançonnet




Habité. C’est un peu facile au regard de la profession soit, mais c’est comme ça. Dominique Pétry Amiel est habité par son métier et c’est peu de dire qu’il suit un chemin de combats. Il est connu autant pour son caractère que pour son travail. Autrefois, il y a eut ce grand père maternel aimé, Denys Amiel, auteur dramatique reconnu (toujours joué) d’entre deux-guerres et ami de Marcel Pagnol qui payera de sa carrière de n’avoir pas su revisiter une admiration au vainqueur de Verdun. Alors ? C’est quoi cette entêtement, un héritage ?

Non, Dominique Petry Amiel balaie de la main la tentation atavique, il sait se remettre en cause. Il faut reconnaître qu’il se voit, et se corrige, avec la même sévérité sourcilleuse que pour le reste du monde. Car c’est un peu ça : DPA est seul, pas unique mais seul. Une mère emportée par la tuberculose à l’adolescence, une jeunesse parisienne solitaire, et puis un beau jour, comme ça, il entre aux Beaux Arts et Frank Loyd Wright qui en sort, lui ouvre la porte. C’est un signe, le premier il y en aura d’autres qui baliseront sa carrière, comme un chenal. Architecte donc.

Il a peu construit avoue t--il. « J’ai gagné beaucoup de concours, mais aussi écarté d’autant pour mon mauvais caractère » mais aussi pour son aversion aux rondes des marquis de cour et tout ce que Dante nous a dessiné depuis longtemps sur la comédie humaine. Il n’est pas Machiavel et les Laurent tout magnifiques qu’ils soient ne l’ont jamais impressionné. Il ne se définit pas en rapport avec cela mais il faut constater que sa vie en a été marquée.

Il faut dire aussi que brandir avec constance le drapeau de l’écologie dans l’architecture depuis 1968 cela vous jette une charrette sur les épaules, plus légère aujourd’hui on le sait. Il fallait voir la tête de JL Sert dans son agence de Boston quand le jeune DPA lui tenait tête en réunion sur des vétilles écolos devenues essentielles. Lui, l’architecte de la fondation Maeght à Saint Paul de Vence préférait casser la conversation et lui tourner le dos, mutique. Un rapport de force entre les deux hommes qui durera deux ans. Mais l’agence Sert, Jackson and Associates reste un bon souvenir et une étape importante, fondatrice même.

« L’écologie est généreuse, elle a une grande politesse envers la condition humaine » « Comme le Bauhaus » ajoute t-il. Que Walter Gropius ait placé l’homme au milieu du cercle on le sait, que les écologistes de toutes chapelles le fassent c’est moins certain. DPA le sait, il n’est pas un intégriste, il sait aussi que « l’écologie est passive, valorise beaucoup un bâtiment mais ne sert pas le geste architectural » et il veut servir l’homme, le social, le tissu, le lien. Il ne veut pas du commerce intellectuel et de l’outrance, céder à la dictature de l’esthétique n’est pas la route à suivre. La place du geste et la prégnance de la valorisation financière ne doivent pas mener la danse. Il revendique la recherche du bien de l’homme « le métier d’architecte, c’est d’abord une conscience ».

Il a fait preuve de bonne volonté ; siège aux réunions du CAUE* et au conseil de l’ordre, mais « gaspillage et copinage des grands corps » dit-il. Alors il trace son sillon seul, en 1980 la rencontre avec Rémy Alexandre, l’auteur atypique de Votre lit est-il à la bonne place ?, sera une révélation. Cet architecte et géobiologue va l’initier aux sciences de la terre au sens propre du terme. Désormais DPA considèrera toujours la disposition des réseaux cosmo telluriques au même niveau que la géologie ou la vue, pour l’étude d’un site. Il reconnaît que sa méthode est empreinte d’un certain mysticisme. Les réseaux cosmos telluriques ? C’est le tissu d’ondes qui vibre entre le magma terrestre et le cosmos. Rien que ça. DPA ajoute que « la géobiologie donne corps à un certain mysticisme de l’architecture, l’architecture est organique ».

Pendant ce temps là, côté jardin , il participe en 1990 avec Antti Lovag, Guy Rottier, Thierry Valfort, Gilbert Grisoni, Janusz Matecki,Claude Gilli, Jean Mas, Yves Bayart et quelques autres à la création du groupe ludique, de réflexion ; les Conspiratif, qui cherche un habitat autre, différent, vivant, plus respectueux de l'homme et de la nature. Le groupe travaille toujours si l’on peut dire.

Sa carrière ? Trois ou quatre cents projets, il ne sait plus, évidemment il en affectionne plus particulièrement quelques uns. Une gare TGV à Séville pour l’exposition universelle de 1992, contacté trois mois avant l’ouverture de l’exposition. Il propose sur le pouce à la commission « un lézard antédiluvien sortant du sable ». D’accord, disent-ils. En trois mois, 9 000 m² de charpentes entoilées sont imaginés, étudiés et construits. Un lézard jaillissant. Il y a aussi cette fleur de Lotus, cette maison « dépliante », une caisse parachutable à l’usage des situations d’urgence. Elle ne verra jamais le jour mais il n’oublie pas. Et puis cette conversion d’un terrible hangar à déneigeuse en école dans un petit village de l’arrière pays Grassois. C’est là qu’il a pu appliquer au mieux la géobiologie, ce fut l’expérimentation de la voûte d’arêtes en bois pour canaliser les ondes cosmo telluriques dans une cheminée du même nom, apaisant ainsi le bâtiment.

Pour Dominique Petry Amiel sachant que tout s’exprime en ondes, l’architecte a le devoir de supprimer les interférences nuisibles à l’homme en les entraînant par le placement subtil d’éléments courbes vers un canal vertical fluide et sans écueil. Si sa conception de l’architecture est un geste qui crée espace et forme, il y a aussi une mission éducative, scolastique même ; sortir de l’insipide maison néo régionale tant chantée en France, donner de l’ambition au goût du bâtisseur. Encore du travail donc.

* CAUE : Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement


vendredi 6 novembre 2009

La Casamata, Wim Sonneveld's house in Vence











In 1969 Wim Sonneveld and his two old friends Hubert Janssen and Friso Wiegersma buy a plot of land in Vence (Cote d’Azur - France) with a stunning view overlooking the medieval village and the sea. They asked Oyevaar - Stolle - Van Gool, the architects of ING tower in La Hague (nl) to draw a contemporary house. They create for them the very original La Casamata.

Wim Sonnevelg singing Jean Ferrat :

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